Vous êtes en séance, tout semble aller… jusqu’à ce que votre patient lâche :
« Je pense qu’on va arrêter, je me sens mieux. »
Et là, votre cerveau de thérapeute s’emballe.
Est-ce vraiment la fin du travail ?
Est-ce une vraie décision ou une fuite déguisée ?
Est-ce que j’ai raté quelque chose ? 😬
Parce que vous, vous savez que c’est encore trop tôt, qu’il faut consolider, que ça ne fait qu’une voire deux séances que “ça va mieux”.
Pourtant, lui pense que le travail est terminé.
En réalité, quand un patient veut arrêter la thérapie prématurément, ce n’est pas forcément un échec. Mais c’est un signal 🚨
Un signal qu’il est important d’explorer… sans tomber dans la surinterprétation ou la culpabilisation.
1. Ne prenez pas cette décision contre vous
Facile à dire, beaucoup moins à faire.
Et pourtant, c’est essentiel.
Quand un patient annonce vouloir arrêter la thérapie, vous vous posez peut-être pleins de questions sur vos compétences :
« Il ne se sent pas en confiance avec moi ? J’ai peut-être loupé quelque chose ? Il me trouve incompétente ? »
Stop ✋
La décision d’arrêter la thérapie appartient au patient, et elle est souvent liée à sa propre dynamique interne, bien plus qu’à la qualité de votre accompagnement.
Certains patients ont du mal avec l’engagement, d’autres sont terrifiés à l’idée de s’approcher d’un sujet sensible, et certains peuvent aussi avoir le fantasme de la guérison rapide (bonjour le mythe de la baguette magique 🪄)
Bref, ça parle d’eux, pas (forcément) de vous.
2. Prenez un temps pour comprendre ce qui motive cet arrêt
Plutôt que de valider immédiatement la demande d’arrêter la thérapie prématurément, prenez un temps pour questionner ce qui motive cette décision.
- Est-ce que le patient se sent réellement mieux ? Mais depuis combien de temps ?
- Est-ce qu’un sujet sensible est arrivé sur la table et a déclenché une envie de fuir ?
- Y a-t-il une frustration ou une incompréhension sur la thérapie elle-même ?
📌 Petit conseil : évitez de poser cette question comme un interrogatoire mais plutôt comme une ouverture bienveillante.
« J’entends que vous ressentez l’envie d’arrêter, et c’est important qu’on en parle ensemble pour comprendre ce qui se passe pour vous. »
Cette étape est précieuse : elle permet souvent de mettre en lumière une résistance, une peur ou une attente non formulée.
Et parfois, en posant simplement ces questions, vous ouvrez un espace où le patient peut verbaliser un inconfort ou prendre conscience que c’est encore trop tôt, et qu’il souhaite finalement poursuivre.

3. Rappelez que la thérapie n’est pas une ligne droite
Ah… le fantasme de la progression linéaire ! 📈
C’est humain, on aimerait tous avancer sans accroc. Mais la réalité, c’est que la thérapie ressemble beaucoup plus à une rando en montagne qu’à une autoroute bien droite.
Il est normal d’avoir des phases où on a l’impression de stagner, ou de régresser, ou même de ne plus savoir pourquoi on vient.
Ces moments ne sont pas des signes d’échec. Ce sont souvent des phases de consolidation, où le patient digère ce qui a été travaillé avant d’avancer plus loin.
💬 Vous pouvez l’expliquer comme ça : « On traverse parfois des moments de pause ou de flou en thérapie. Ce n’est pas un problème, c’est même souvent le signe que quelque chose travaille en arrière-plan. »
Valider cette réalité aide beaucoup de patients à réduire leur frustration.
4. Proposez une séance de clôture (et pas un départ en catimini)
Si la décision d’ arrêter la thérapie prématurément est confirmée, il est important de poser un cadre de fin.
Une thérapie ne devrait jamais se terminer par un simple SMS d’annulation ou un silence radio (en théorie parce que c’est régulièrement le cas malheureusement… 😒)
Proposez à votre patient une séance de clôture, même s’il pense ne plus avoir besoin de venir.
Pourquoi ? Parce que cette séance :
- Permet de faire un bilan des avancées.
- Donne la possibilité d’exprimer ce qui a été utile et ce qui l’a moins été.
- Offre un espace pour valider la fin de la relation thérapeutique, ce qui est essentiel pour ne pas laisser de non-dits.
Et qui sait ? Ce rendez-vous de clôture peut aussi permettre d’ajuster certaines choses et de redonner un nouvel élan à la thérapie si le besoin est toujours présent.
📅 Par exemple, je propose à certains patients un rdv de clôture un peu plus éloigné qu’habituellement et je leur demande de maintenir ce rdv afin qu’on puisse se dire au revoir. Ça leur permet de mieux comprendre l’objectif de ce dernier rdv et de m’assurer de leur venue.

5. Ajustez votre posture sans culpabiliser
La demande d’arrêt d’un patient peut aussi être une opportunité pour ajuster votre posture professionnelle.
- Est-ce que le cadre a été bien posé ?
- Est-ce que certains sujets sensibles ont été évités ?
- Avez-vous établi des objectifs clairs et mesurables dès le départ ?
Et si vous sentez que poser un cadre clair dès le début ou gérer ce type de situation vous met mal à l’aise, c’est quelque chose qui se travaille.
👀 Dans la formation Les Bases de la Thérapie, je vous accompagne justement à poser un cadre clair, établir des objectifs, faire des bilans, gérer les fins de suivi…
En bref, tout ce dont vous avez besoin pour vous sentir solide et confiant dans votre posture. Pour accédez à la formation, c’est par ici 👋
En résumé
Qu’un patient veuille arrêter la thérapie prématurément, c’est frustrant, oui, mais c’est pas un échec pour autant.
Ça veut simplement dire qu’il se passe quelque chose dans la relation thérapeutique ou dans son propre cheminement.
En prenant ce temps comme une occasion de repenser votre posture et votre cadre, vous offrez au patient (et à vous-même) un espace de réflexion précieux.
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