« Est-ce que vous faites des tarifs réduits ? »
« Est-ce possible de baisser un peu vos honoraires ? »
« Je ne peux pas me permettre de payer ce tarif tous les 15j… »
Si vous êtes psychologue ou thérapeute, vous avez forcément déjà entendu ce genre de demande (et si ce n’est pas encore arrivé, ça ne saurait tarder ).
Et souvent, ça vient remuer des zones sensibles :
- Est-ce que je suis légitime à refuser ?
- Est-ce que je vais perdre le patient ?
- Est-ce que c’est normal d’imposer ce tarif alors qu’il est en souffrance ?
Ce qui est sûr, c’est que ces questions méritent d’être anticipées en amont !
Parce que c’est pas à chaud, sous la pression d’une séance, qu’on arrive à répondre de manière claire, alignée et sereine.
Alors voici des pistes pour vous aider à réagir de manière alignée, ferme et juste

1. Êtes-vous ok avec l’idée d’un tarif réduit ?
Chaque professionnel a sa manière de fonctionner. Certains acceptent de proposer un tarif adapté à certains patients, d’autres préfèrent garder un tarif unique pour des raisons d’équilibre, de posture ou de gestion (ou pour éviter un éventuel favoritisme).
Dans tous les cas, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse.
Mais il est essentiel de clarifier votre position en amont, pour éviter d’improviser au moment de la demande…
Sinon, bonjour aux bégaiements…
Pour ça, interrogez-vous en toute honnêteté :
- Est-ce que l’idée d’un tarif réduit me convient vraiment ?
- Combien de places “solidaires” suis-je prêt.e à proposer par semaine ?
- Est-ce que ce choix respecte mon équilibre, mon travail et ma posture ?
- Est-ce que je me sentirais inconfortable ou frustré.e si je l’acceptais ?
Ces questions vous aident à définir votre propre cadre interne, celui que vous vous autorisez à poser pour exercer dans de bonnes conditions
Et c’est ce cadre-là qui doit guider vos réponses face à ce type de demande.
Dans la formation Les Bases de la Thérapie, je vous aide justement à construire ce cadre solide : tarifs, limites, règles de fonctionnement… tout ce qui permet d’être clair avec vous-même et avec vos patients.
2. Si vous refusez, faites-le avec fermeté
Refuser une baisse de tarif ne signifie pas qu’on a pas de cœur ou qu’on manque de bienveillance.
Ça signifie simplement que vous respectez votre cadre, que vous reconnaissez la valeur de votre travail et que vous posez une limite saine.
Et un “non” peut tout à fait être dit avec clarté ET humanité
Vous pourriez dire, par exemple :
“Je comprends que ce soit difficile sur le plan financier. Malheureusement, je ne peux pas adapter mes tarifs. En revanche, si besoin, je peux vous orienter vers des structures ou des associations proposant des consultations gratuites”
Cette formulation permet de :
- Reconnaître la réalité de ce que vit le patient
- Maintenir votre cadre sans culpabilité
- Et proposer une alternative concrète
Parce que c’est pas votre rôle de porter seul.e les limites de notre système de soin.
Et votre travail mérite une reconnaissance et ça passe aussi par vos conditions financières.
Et puis, de vous à moi, demanderait-on à son ostéopathe ou à un psychiatre de baisser ses tarifs… ?

3. Si vous acceptez, encadrez très clairement votre décision
Vous avez réfléchi, pesé le pour et le contre, et vous décidez d’accorder un tarif réduit à un patient ?
Très bien. Mais attention, ça doit être encadré
Parce qu’un tarif réduit sans limite définie peut très vite s’éterniser, devenir implicite ou générer un déséquilibre ou une frustration dans votre pratique (surtout si le patient ne se montre pas impliqué… ).
Il est donc essentiel de poser :
- Le nouveau tarif appliqué
- La durée ou les conditions de maintien
- Un point de réévaluation à échéance définie.
Par exemple, vous pouvez dire :
“Je vous propose un tarif solidaire de X euros pendant 3 mois. Nous referons le point à ce moment-là pour voir si cette formule est toujours adaptée, est-ce que ça vous convient ?”
N’oubliez pas : dire oui ne veut pas dire oui à tout, ni pour toujours.
C’est vous qui posez le cadre de cette exception, pas le patient.
Et si cette étape vous paraît inconfortable, sachez que la posture thérapeutique, ça se construit.
4. Vous n’êtes pas responsable des injustices sociales
C’est un point crucial à garder en tête ! Vous n’êtes pas responsable du manque de prise en charge, des difficultés financières de vos patients ou du fonctionnement du système.
Bien sûr que vous êtes sensible aux difficultés de vos patients.
Bien sûr que vous auriez envie que tout le monde puisse accéder à une prise en charge de qualité.
Mais… vous n’êtes pas seul.e à porter ça !
Vous êtes thérapeute, pas assistant.e social.e, pas service public, pas garant.e du système de santé.
Votre job, c’est d’accompagner au mieux vos patients, dans un cadre clair, avec des limites saines et en respectant votre propre équilibre.
Rappelez-vous que vous faites déjà un travail d’une grande valeur, qui mérite d’être reconnu, y compris financièrement.
Proposer un tarif juste pour vous, c’est pas exclure les patients en difficulté. C’est respecter la qualité de votre travail et vous préserver.
Et vous pouvez toujours orienter, proposer une solution alternative, mais c’est pas à vous de tout porter.
Et paradoxalement, plus vous vous respectez, plus vous pourrez bien accompagner les patients.
C’est aussi simple que ça ! (et aussi compliqué à incarner parfois, je sais )

En résumé
Un patient peut vous demander une baisse de tarif. C’est légitime.
Mais votre réponse doit s’ancrer dans un cadre que vous avez défini en amont :
Vous avez le droit de refuser sans en avoir honte
Vous pouvez accepter, à condition d’encadrer clairement votre décision
Vous n’avez pas à porter seul.e les limites de notre système de santé
Et surtout, votre tarif n’est pas à justifier. Il fait partie de votre cadre professionnel.
Et si ces questions vous mettent souvent en insécurité ou en doute, sachez que ce sont des compétences qui se travaillent., c’est pour ça que j’ai créé la formation Les Bases de la Thérapie.
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